Mots clés : dynamique industrielle, commerce international, environnement, émissions de CO2, innovation (verte), brevets, investissement technologique diminuant les émissions
Les entreprises font face à des conditions de concurrence changeantes, notamment en raison de l’ouverture internationale, et s’adaptent à ces nouvelles conditions, notamment en innovant. L’accès à des données très précises sur les firmes industrielles, via des enquêtes nationales ou des données des services des impôts ou des douanes, permet une analyse précise des décisions prises par ces firmes hétérogènes. Ainsi, nous pouvons étudier les ventes effectuées sur les différents marchés à l’exportation en fonction du degré de compétition sur ces marchés, ou les décisions d’investissement technologique ou de recherche (matérialisée par des brevets).
Dans ce domaine de recherche, une question importante consiste à se demander si le commerce international est bon pour l’environnement, ou si, au contraire, il n’aggrave pas les externalités environnementales, en aboutissant à une hausse des émissions de CO2. Les travaux d’Hélène Ollivier se focalisent sur cette question. En utilisant des données de firmes industrielles indiennes, ces travaux montrent, par exemple, que l’accès à plus de débouchés internationaux — grâce à des chocs de demande positifs émanant des pays qui importent certains types de produits — augmentent la production et donc les émissions de CO2 des firmes indiennes, tout en diminuant l’intensité d’émissions par unité de bien. Ce progrès technique “vert” est identifié au niveau du processus de fabrication du produit, en utilisant des données sur la consommation énergétique à l’échelle du produit, et traduit donc un véritable effort de réduction des émissions lors de la production.
Une autre question abordée par Hélène Ollivier porte sur les impacts d’une régulation industrielle ou environnementale (par exemple, le marché du carbone européen) qui ne porterait que sur certaines firmes alors que ces firmes ont du pouvoir de marché. Dans ce contexte, il est important de mesurer non seulement l’impact direct de la régulation sur les firmes régulées, mais aussi ses impacts indirects sur les autres firmes qui sont en concurrence avec les premières. Cette interférence entre firmes exposées et firmes non-exposées nécessite des outils méthodologiques novateurs pour quantifier les impacts de la régulation, ce qui l’objet du projet de recherche en question.
Les politiques environnementales ou les régulations lorsqu’elles sont domestiques sont généralement exclues des traités sur le commerce international. Elles n’en demeurent pas moins sujettes à l’influence des groupes de pression actifs dans les secteurs qu’elles cherchent à contrôler. Ces jeux politiques internes, coûteux, modifient la structure des avantages comparatifs des pays et peuvent aussi expliquer le maintien de barrières tarifaires. David Martimort s’est intéressé aux obstacles empêchant les accords commerciaux dans un tel contexte.
- Chercheurs : Lorenzo Cassi, David Martimort, Helène Ollivier, Angelo Secchi.
- Doctorants associés : Martin Jégard, Karin Gourdon, Gabriela Pilay.
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Geoffrey Barrows et Hélène Ollivier – Exportations des pays en développement et émissions de gaz à effet de serre : l’exemple des entreprises indiennes